Bianca doit épouser Giovanni, leur mariage ayant été arrangé par leurs parents. Toutefois, la jeune fille ne s’en réjouit pas, car elle aurait aimé le connaître un peu avant. Sa marraine lui révèle alors le secret des femmes de la famille, une peau d’homme, qui lui permettra de mieux découvrir son futur mari tout en expérimentant la vie d’homme. Bianca réalise combien ceux-ci sont plus libres que les femmes, mais que tout comme elles, leurs aspirations profondes ne sont pas forcément acceptées par la société, d’autant plus lorsque la religion s’en mêle !
Voici une bande dessinée très intéressante, car elle aborde de nombreux sujets, dont le statut des femmes par rapport aux hommes, mais également tout ce qui concerne les LGBTQI+, à une époque où la religion a vite fait de vous envoyer au bûcher. Elle met en lumière la tolérance qui est à géométrie variable entre les hommes et les femmes face à la loi, notamment à l’adultère, tandis que l’homosexualité est invisibilisée, voire criminalisée. Les auteurs mettent en lumière le fanatisme religieux et ses dérives, l’hypocrisie de certains qui se veulent vertueux, comment une société se transforme sous l’impulsion de quelques uns qui n’assument pas leurs désirs, et qui stigmatisent tout le monde. On voit comme l’art est rapidement menacé, comme toute pensée différente est étouffée, et les conséquences que cela peut avoir sur les personnes.
Le titre fait un clin d’œil à Peau d’âne, dont certains éléments se retrouvent dans la BD, tandis que cette dernière donne à réfléchir. Un livre riche, qui se lit plaisamment.
Peau d’homme, par Hubert et Zanzim, éditions Glénat, 2020, ISBN 978-2-3440-1064-8, 18.99 € en version papier.
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