Alors que Noah, ingénieur géologue, revient au pays sans en avoir envie, Ana n’est jamais partie après l’avoir attendu plusieurs années. Lui est appelé par un accident sur une plateforme pétrolière géante baptisée Sigurd, tandis que son ancien amour s’occupe de l’entreprise familiale avec son frère. Leur ami d’enfance, Anders, travaille sur le glacier dominant le fjord, et après des observations inquiétantes, fait état d’une fissure possiblement catastrophique. Pendant ce temps, un autre ami, Knut, partenaire de jeu de rôle, est aux prises avec la pègre russe locale. Tandis que les souvenirs remontent chez les uns et les autres, un enchainement de décisions hasardeuses semble vouloir mener tout droit à la catastrophe…
Voici un roman qui se lit bien, alternant situation présente, mais pas dans une chronologie linéaire, et souvenirs de jeux de rôle des quatre protagonistes, comme si nous étions en pleine partie. Les fins de chapitre de ces réminiscences s’achèvent d’ailleurs à la manière des livres dont on est le héros, en renvoyant à un autre chapitre sans passer par une lecture linéaire elle aussi. Toutefois, le lecteur a le choix, et il a déjà fort à faire avec les quatre points de vue qui se croisent. Nous passons en effet d’un personnage à un autre, et il faut quelques lignes à chaque fois pour savoir à qui on a affaire. Le tout est entrelacé avec des éléments scientifiques sur la biologie arctique, la prospection pétrolière, les chaines alimentaires et les effets du réchauffement climatique. L’auteur montre ainsi que tout est lié, et que la rapacité humaine, son égoïsme, sont la source de son propre malheur. Si je n’ai pas trop aimé le style de l’auteur, avec ses phrases à rallonge, j’ai apprécié l’histoire et sa construction, toutes les informations qui nous sont données, et les références au jeu de rôle et à l’imaginaire. Un bon moment de lecture 🙂
Climax, de Thomas B. Reverdy, éditions J’ai lu, 2022, ISBN 978-2-2903-6660-8, 8.20 €
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