Ocre rouge #1

Tome 1 : Green-Horn & Co

par Aude Réco, éditions Voy'[el], 2021, ISBN 978-2-3647-5460-7, 5.99 € en e-book ou 18 € en version papier.

L’histoire :

Adrien Osborne a fui son père et l’avenir qu’il envisageait pour lui en se perdant dans le désert. Lorsque le chasseur de prime Ocre rouge le retrouve et entreprend de le ramener à la maison paternelle, il se demande comment lui échapper. Toutefois, d’étranges événements ne tardent pas à contrecarrer les plans de l’aventurier, d’autant plus que le jeune homme qu’il convoie n’est pas taillé pour la survie dans le désert, même s’il apprend vite. Rapidement, les deux hommes constatent que bien plus est en train de se jouer, que le père d’Adrien cache un énorme secret, et qu’une entité inconnue semble déterminée à mener ses propres projets à bien…

Chronique :

Voici un roman qui m’a tentée dès la lecture de sa quatrième de couverture, et je remercie le service de presse des éditions Voy'[el] de m’avoir donné la chance de le découvrir. Sa couverture m’a évoqué immédiatement plusieurs choses : Indiana Jones, le steampunk avec ses roues crantées, et l’aventure, entre la tenue d’Ocre rouge et le désert en fond.
Alors que je croyais au début avoir affaire à un roman se passant dans un Ouest sauvage américain revisité, il s’avère que nous sommes vraiment dans la science-fiction, même si les éléments en sont plutôt discrets et se fondent harmonieusement avec des références qui renvoient davantage au genre du western. Villes implantées dans le désert, avec une rue centrale sur laquelle tous les commerces sont alignés, autochtones vindicatifs après avoir été bernés par un contrat qui les dépossède de leurs ressources, vêtements et modes de locomotion principaux… Chacun de ces éléments nous plonge dans cette ambiance, sans parler des tempêtes de sable. À cela s’allient cyborgs, IA, aéronefs, motos futuristes, dômes de protection… Le mélange est bien réalisé, si bien qu’il ne choque pas et semble couler de source.
Quant aux deux personnages principaux, nous apprenons à les connaître de très près, étant donné que le récit se fait à la première personne. Il alterne entre Ocre rouge, Adrien, mais également son père et d’autres protagonistes plus ou moins importants dans l’histoire. De la sorte, nous n’avons jamais une vision de narrateur omniscient, il nous revient d’assembler les morceaux pour obtenir une vue d’ensemble. Évidemment, il manque quelques fragments pour tout saisir, si bien que l’autrice se ménage ainsi des éléments de surprise et des rebondissements pour maintenir le suspense et le rythme. D’autre part, nous voyons Ocre rouge et Adrien évoluer très rapidement, leurs relations également, adversité oblige. Ce sont deux solitudes qui se rencontrent, et s’ils n’ont a priori rien en commun, ils vont pourtant se rapprocher en apprenant à se connaître.
Enfin, l’intrigue en elle-même se dévoile petit à petit, et si la situation personnelle d’Adrien au départ constitue le nœud du problème, rapidement entrent en jeu d’autres considérations bien supérieures.
Bref, on ne s’ennuie pas avec ce roman, il marie habilement plusieurs influences que l’on retrouve avec plaisir, tandis que les personnages se montrent attachants et leur univers plein de surprises. Si la fin semble abrupte, on se doute avec la mention du tome 1 sur la couverture qu’il y aura une suite, et on a envie de la connaître ! Après tout, j’ai lu celui-ci en une après-midi ! 😉

Le 24.09.2021