La Fée, la pie et le printemps

par Elisabeth Ebory, éditions ActuSF, 2019, ISBN 978-2-36629-465-1, 8.90 €

L’histoire :

Philomène est une jeune fée devenue voleuse après avoir été elle-même volée. Lorsque sa route croise une étrange association : une jeune fille de caractère, un vieux bougon qui disparait sans cesse, un jeune homme qui fait tourner les têtes et un tout jeune prestidigitateur, elle ne se doute pas que l’un des membres du groupe traque la même proie qu’elle. En effet, elle a repéré l’apparition d’une puissante fée, qui transporte un objet que Philomène verrait très bien dans sa collection. Toutefois, les péripéties se multiplient et la jeune voleuse se retrouve embringuée dans un complot qu’elle ne soupçonnait pas…

Chronique :

Voici un roman qui était depuis longtemps dans ma PAL et que j’ai enfin pris le temps de lire. Plutôt agréable, il présente les fées de manière originale, avec un univers qui a subi d’étranges modifications. Elles ne peuvent quasiment plus venir dans le monde des humains, de peur de se voir rattrapée par les gardiens de leur prison de brume. Malgré tout, certaines franchissent l’interdit, et l’une d’entre elles est fermement décidée à faire en sorte que ses semblables puissent de nouveau arpenter les terres des hommes en toute liberté. Pour cela elle a ourdi un plan qui nous renvoie à la légende des changeling, reprise ici avec bonheur. Toutefois, elle n’a pas compté avec la volonté humaine et rien ne s’est déroulé comme prévu…
J’ai beaucoup apprécié l’utilisation qui est faite de l’encre, de la plume et du parchemin dans ce roman. Elle se montre originale, très visuelle, et on imagine sans peine des apparitions au lavis sous l’impulsion de la magie 🙂
J’ai aimé également le principe des failles et l’impact de la volonté sur la magie. Celle-ci se montre ainsi assez subtile, sauf lorsqu’elle est exercée par un jeune fée qui découvre ses pouvoirs !
Les personnages sont bien définis, avec chacun leurs caractéristiques et leur psychologie, et ils se révèlent attachants, même si parfois ils se montrent un peu agaçant, chacun à leur tour. Quant à Nightmare, c’est une présence muette, mais qui ne laisse pas sa place. Je l’ai appréciée. 🙂
Le récit alterne entre des chapitres racontés par un narrateur, et d’autres où les choses sont vues du point de vue de Philomène, avec un récit à la première personne. Il est facile de se repérer car les choses nous sont précisées à chaque début de chapitre. Cela permet de voir la situation sous différents angles 🙂
Bref, j’ai passé un bon moment avec ce livre, l’autrice a su réutiliser la matière des contes tout en s’en démarquant, si bien que l’on n’a pas l’impression de se retrouver dans un récit déjà-vu, sans être totalement dérouté. Les informations tombent au bon moment, et les événements s’enchainent avec fluidité. Un plaisir 🙂

Le 06.11.2019